Qu’est-ce que la Pubalgie ?
La pubalgie, appelée également « syndrome douloureux de l’aine ou du pubis », est une affection qui touche principalement les sportifs, notamment ceux qui pratiquent des sports nécessitant des changements de direction rapides, des sprints, ou des mouvements de torsion, comme le football, le rugby, le hockey ou encore les sports de raquettes. Elle se caractérise par une douleur au niveau de la région pubienne ou de l’aine, plutôt ponctuelle qui peut irradier vers les adducteurs (long, court, grand, gracile ou pectiné) les muscles abdominaux (grands droits, obliques) ou les hanches.
Voici les 5 sports ou l’on rencontre le plus de pubalgie :
1. Football
Environ 10% à 18% des joueurs professionnels ou semi-professionnels souffrent de pubalgie à un moment donné de leur carrière. Cette pathologie est fréquente en raison des sprints, des changements rapides de direction, et des coups de pied puissants qui sollicitent fortement la région pelvienne en cisaillement et les muscles adducteurs.
2. Hockey sur glace, patinage artistique.
Entre 10% et 15% des joueurs professionnels de hockey et ou patineurs sont touchés par la pubalgie. Les mouvements de patinage, les pivots rapides, et les contacts physiques fréquents sollicitent intensément les muscles de la région pelvienne, ce qui explique la forte prévalence de cette pathologie chez les joueurs.
3. Rugby
Environ 10% à 15% des joueurs de rugby développent une pubalgie, en grande partie à cause des impacts, des plaquages, et des poussées en mêlée qui imposent une pression extrême sur le bassin et les muscles abdominaux.
4. Tennis
Environ 5% à 10% des joueurs de tennis, surtout à un niveau élevé, sont affectés par la pubalgie. Les déplacements latéraux rapides, les rotations du tronc lors des frappes, et les sprints courts créent une surcharge sur les muscles du bassin.
5. Athlétisme (Sprint, Haies)
Environ 5% à 10% des sprinters et hurdlers souffrent de pubalgie. Les départs explosifs, les accélérations, et les mouvements répétitifs sollicitent fortement les muscles adducteurs et abdominaux.
Zoom Anatomique
La pubalgie résulte généralement d’un déséquilibre musculaire ou d’une surcharge entre les muscles abdominaux et les muscles adducteurs. La jonction entre ces deux groupes musculaires se trouve au niveau du pubis, une zone particulièrement sollicitée dans les sports où des forces importantes sont transmises à travers la ceinture pelvienne. Les principales forces auquels doit répondre le pubis sont les forces de compression et de cisaillement.
Mécanisme de Blessure
La pubalgie est souvent liée à une surcharge ou à un déséquilibre entre les muscles abdominaux et les adducteurs, ainsi qu’à des mouvements répétitifs. Parmi les facteurs de risque, on trouve :
- Déséquilibre musculaire : Un déséquilibre entre la sangle abdominale et des adducteurs peut provoquer des tensions excessives sur la région pubienne, entraînant des microlésions.
- Surcharge : Les sports impliquant des changements rapides de direction, des accélérations et des décélérations, ainsi que des mouvements de torsion répétitifs, sollicitent fortement la jonction pubienne, augmentant le risque de pubalgie.
- Mauvaise technique ou préparation insuffisante : Une technique de course inadaptée, des changements de directions mal contrôlés, un manque de mobilité du bassin, une préparation physique insufisante ou un manque de souplesse peuvent contribuer à l’apparition de la pubalgie.
Clés du Traitement
- Gestion de la douleur et de l’inflammation : La première étape du traitement de la pubalgie consiste à réduire la douleur et l’inflammation. Cela passe par le repos relatif, l’application de glace, et des contractions statiques des adducteurs et abdominaux. Le patient doit éviter les activités qui exacerbent la douleur, en particulier celles impliquant des sprints ou des changements de direction brusques.
- Mobilité et Renforcement Musculaire : La rééducation de la pubalgie repose sur une approche progressive combinant un travail de mobilité de la hanche est essentiel pour une articulation fluide, avec des exercices de rotation, de flexion-extension, et de circumduction. Par ailleurs le renforcement musculaire reste l’aspect central de la rééducation. Le renforcement cible les abdominaux, les adducteurs, et les stabilisateurs de hanche tels que les fessiers. Le renforcement des abdominaux, tant superficiels que profonds, réduit la tension sur le pubis. Le protocole de Copenhague est particulièrement efficace pour renforcer les adducteurs, en passant par des contractions isométriques, puis concentriques et excentriques. Les muscles fessiers, en tant que stabilisateurs de la hanche, doivent également être renforcés.
3. Rééducation Fonctionnelle et Spécifique au Sport : Cette phase vise à rétablir la pleine fonction du bassin et à préparer le patient à un retour progressif aux activités sportives. À la fin de la rééducation, des exercices pliométriques et spécifiques au sport doivent être intégrés, en particulier ceux impliquant des sprints et des changements de direction.
Conclusion
La pubalgie, bien qu’elle soit un obstacle courant chez les sportifs, ne doit pas être sous-estimée. Pour retrouver ses performances, il est essentiel de combiner une gestion efficace de la douleur, un renforcement musculaire ciblé et une rééducation bien planifiée. L’objectif : rééquilibrer les muscles et redonner de la mobilité au bassin, afin de minimiser la douleur et de prévenir les récidives. Avec une approche adaptée et progressive, le retour à une pratique sportive sans douleur est tout à fait possible. La pubalgie peut être surmontée avec les bons soins, permettant à chacun de revenir sur le terrain avec confiance et sans douleur.