Mal au genou ? C’est peut-être un syndrome rotulien !
Par Kiné Sport Prévention | Article fondé sur les preuves | Mise à jour 2025
Le syndrome rotulien (ou syndrome fémoro-patellaire) est une cause fréquente de
douleur à l’avant du genou. Voici comment le reconnaître, le traiter et le prévenir,
du point de vue d’un kiné du sport.
Sommaire
- Qu’est-ce que le syndrome rotulien ?
- Pourquoi la rotule fait-elle mal ?
- Les signes qui doivent alerter
- Comment confirmer le diagnostic ?
- Que faire en cas de syndrome rotulien ?
- Rééducation : les principes clés selon la science
- Prévention et retour au sport
- Conclusion
- Questions fréquentes
- Références scientifiques
Qu’est-ce que le syndrome rotulien ?
Le syndrome rotulien (ou syndrome fémoro-patellaire) est une cause fréquente de douleur du genou, notamment chez les sportifs et les femmes jeunes. Il correspond à une mauvaise répartition des contraintes entre la rotule et le fémur, provoquant une irritation du cartilage ou des tissus environnants.
Ce n’est pas une “usure”, mais un déséquilibre mécanique entre les forces musculaires et la stabilité du bassin. Une rotule qui frotte mal = un genou douloureux.
Pourquoi la rotule fait-elle mal ?
- Déséquilibre musculaire : quadriceps interne faible, fessiers déficients, raideur du TFL.
- Mauvais alignement du membre inférieur : valgus dynamique, genoux “qui rentrent”.
- Surcharge mécanique : volume d’entraînement trop élevé, squats mal exécutés.
- Facteurs anatomiques : rotule haute ou basculée, trochlée peu creusée.
Les signes qui doivent alerter
- Douleur devant le genou (autour ou derrière la rotule).
- Douleur en descente ou en position assise prolongée (“signe du cinéma”).
- Sensation de “craquement” ou d’accrochage rotulien.
Comment confirmer le diagnostic ?
Le diagnostic repose sur l’examen clinique par un kinésithérapeute du sport. L’imagerie (IRM, radiographie) n’est utile que si la douleur persiste ou si une autre lésion est suspectée.
Que faire en cas de syndrome rotulien ?
- Réduire la charge : éviter les flexions profondes et les escaliers au début.
- Renforcer quadriceps et fessiers.
- Travailler la mobilité du TFL et la stabilité du bassin.
- Corriger la technique de course si nécessaire.
Rééducation : les principes clés selon la science
Les études (Collins et al., Br J Sports Med, 2018) montrent que la prise en charge combinant renforcement ciblé et éducation du patient donne les meilleurs résultats.
1. Renforcement progressif
Mini-squats, step-ups, hip thrusts, ponts unilatéraux — sans douleur.
2. Contrôle moteur
Genou aligné sur le 2ᵉ orteil, bassin stable.
3. Éducation à la charge
Adapter les séances et éviter les surcharges répétées.
Prévention et retour au sport
- Reprise progressive de la course (+10 %/semaine max).
- Renforcement cuisses, hanches, tronc.
- Cadence autour de 170 pas/min.
- Travail technique pour limiter le valgus du genou.
Conclusion
Le syndrome rotulien est fréquent mais rarement grave. Il traduit un déséquilibre mécanique corrigible par la rééducation. Avec un travail musculaire adapté et une bonne éducation à la charge, le retour au sport se fait sans douleur.
Questions fréquentes sur le syndrome rotulien
Est-ce grave d’avoir un syndrome rotulien ?
Non, dans la majorité des cas, le syndrome rotulien n’est pas grave. Il s’agit d’un déséquilibre mécanique et fonctionnel du genou. Avec une rééducation adaptée, la douleur disparaît progressivement sans séquelle.
Combien de temps dure la rééducation ?
La durée dépend du niveau de douleur initial et du renforcement à effectuer. En moyenne, une amélioration nette est observée entre 4 et 8 semaines, avec un travail régulier et progressif du quadriceps et des fessiers.
Peut-on continuer à faire du sport avec un syndrome rotulien ?
Oui, tant que la douleur reste modérée et que l’activité est adaptée. On privilégie les activités sans impact comme le vélo, la natation ou la marche rapide. Le repos complet est rarement nécessaire.
Quels exercices éviter en cas de syndrome rotulien ?
Évite les flexions profondes du genou (squats à 90° et plus), les sauts répétés ou les côtes longues en course à pied. L’objectif est de limiter les compressions excessives sur la rotule.
Quand consulter un kiné du sport ?
Si la douleur dure plus de 10 jours, gêne tes activités ou s’aggrave avec le sport, une évaluation par un kinésithérapeute du sport est indispensable. Le kiné identifiera la cause mécanique et mettra en place une prise en charge personnalisée.
Références scientifiques
- Collins NJ, Barton CJ, van Middelkoop M et al. 2018 Consensus statement on the management of patellofemoral pain. Br J Sports Med, 2018.
- Willy RW, Hoglund LT, Barton CJ et al. Patellofemoral pain: Clinical practice guidelines. J Orthop Sports Phys Ther, 2019.
- Crossley KM, et al. Physical therapies for patellofemoral pain. Br J Sports Med, 2016.